La Confiance (en Soi?)
- austinalexis
- 12 juin 2023
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 juin 2023
De nos jours, on entend beaucoup parler de confiance ou d’estime de soi, que ça soit avec l'excès ou le manque de confiance, la dépression etc.
Voici un article qui propose d’élargir notre perception de ce qu’est la confiance et qui permettra de détendre notre regard. Pendant la lecture, prenez le temps de sentir ce qu'il se passe en vous, ne vous limitez pas à la compréhension intellectuelle du texte.
Avant d'écrire cet article, je ne savais pas que cela irait si loin dans les profondeurs, mais c'est bien cela qui est intéressant quand on écrit!
Les qualités de l’objet observé dépendent des qualités de l’observateur
On n’a pas ou confiance ou pas confiance en soi. On essaie de voir les situations de notre vie où la confiance s’exprime plus facilement/ où on est plus à l’aise, et les endroits où cela est plus compliqué.
Si on vient d’une famille où depuis tout petit on nous a martelé qu’avoir un travail et bien gagner sa vie étaient essentiels, on aura tendance à ne mesurer la confiance en soi qu’à travers ce prisme, et on ne verra pas (ou peu) la valeur des choses que l’on fait hors de ces champs-là. Dans un premier temps on pourra donc élargir notre prisme pour voir tous les endroits où l'on est épanoui.
En plus d’avoir un regard fragmenté et étriqué, on a aussi souvent tendance à avoir un regard figé sur les choses car cela peut nous donner une impression de connaissance et de confort. « Je n’ai pas confiance en moi » « j’ai peur des entretiens », « je sais très bien que dans ces situations-là, je suis comme ça » etc. Or chaque situation est une situation totalement nouvelle ! Ce n’est pas parce que les 6 dernières fois j’ai eu peur que j’aurai peur la 7ème fois. On essaie donc petit à petit de discerner la mémoire d’évènements passés avec un évènement totalement nouveau.
On ne jette pas le bébé avec l’eau du bain
Le propre du cerveau et du mental c’est de faire des raccourcis et c’est pratique ! C’est plus simple d’avoir un comportement automatique que de faire l’effort d’analyser chaque situation individuellement. Le mental n’est pas là pour nous déranger, il a son sens aussi.
Prenons pour exemple la confiance comme mécanisme de défense. Quelqu’un qui a toujours besoin de montrer sa confiance en lui (avec un regard trop sûr et trop figé) se défend peut être d’un mal/ d’une fragilité inconsciente plus profonds qu’on pourra aller interroger ensemble. Le mental protège contre quelque chose qui est inconsciemment perçu comme dangereux.
Mais où tout cela nous mène-t-il ?
On déconstruit/ revisite l’ancien (en comprenant sa nécessité) en même temps qu’on perçoit que quelque chose de nouveau s’offre à nous.
Fais confiance à ta sensibilité dans le moment présent :
Il y a une dizaine d’années j’ai fait un rêve où cette phrase m’est venue : fais confiance à ta sensibilité dans le moment présent. Cette phrase m’a beaucoup impacté et elle continue de cheminer et d’évoluer en moi. Elle invite à être présent et à sentir les choses. Mais que veut dire cette phrase ? Tout le monde parle d’être présent au moment, mais de quoi parle-t-on vraiment ?! Pour appréhender un peu plus le sens de cette phrase, on peut faire appel à plein de choses. En voici deux :
1) la physique quantique: « la matière que nous connaissons et qui constitue toutes les étoiles et les galaxies ne représente que 5 % du contenu de l’Univers »[1]. Sous-entendu, la matière noire et l’énergie sombre (que les scientifiques qualifient encore de mystérieux) représentent 95% du contenu de l’Univers. Nous nous basons donc sur 5% de la matière pour expliquer notre réalité de 100%. Prenez un instant pour essayer de sentir le recul que cela nous apporte.
De par sa nature, le mental (ou intellect) qui fragmente les évènements ne peut pas saisir l’immensité et l’indissociabilité de l’univers- les qualités de l’objet observé dépendent des qualités de l’observateur. Il ne s’agit pas de diaboliser l’intellect (nous l’avons déjà vu aussi), il s’agit simplement de voir qu’il y a d’autres capteurs qui permettent de plus facilement avoir accès à ce présent et à ces 95 autres pourcents qui nous constituent.
2) Pour affiner ces "autres capteurs" un peu plus, on peut faire de la méditation. Pas une méditation avec un but de relaxation car on va encore venir biaiser l’expérience. Si je mets une pression pour être relaxé (ce qui est antinomique en plus), je ne vais valider l’expérience que si j’atteins un état de relaxation, et pas percevoir d’autres choses (cf. exemple cité plus haut, avec la confiance qui ne se focalise que sur une zone de la vie). Je parle donc d’une méditation où l’on apprend à sentir ce qui se passe à l’instant T. Au début on va peut-être se rendre compte de petits détails dans le corps (un gargouillis, une légère tension au mollet etc.) et petit à petit on va percevoir quelque chose de plus fin et plus grand à la fois. Et cela va nous aider à pouvoir être présent à chaque situation et ce avec de moins en moins d’efforts : cela se révèle petit à petit comme un état naturel (et automatique !).
Cela va aussi nous apporter de la confiance et de la sérénité car on va cesser de valoriser les choses seulement par rapport à leur résultat attendu ou visible. Voici une analogie pour détailler cela: vous regardez une fleur que vous trouvez très belle. Vous ne validez sa beauté que lorsqu'elle est éclose. Mais la fleur n'a pas éclot du jour au lendemain, la force qu'il a fallu à la racine pour pousser à travers la terre est remarquable (vous pouvez aussi vous demander d'où vient cette force et ce qu'elle est). Du coup, même si la fleur reste magnifique, le fait d'avoir été présent à cette force qui anime la racine va venir relativiser le résultat. "C'est pourquoi les scientifiques sont convaincus qu’intervient un élément invisible : quelque chose que nous n’avons pas pu encore détecter directement donne à ces galaxies une masse supplémentaire, ce qui produit le surplus de gravité dont elles ont besoin pour ne pas se défaire" [2]. Le résultat visible est la galaxie ou la fleur mais l'invisible est essentiel et constitutif: les 95% ne sont pas séparés des 5%, ils sont simplement sous jacents, ou perceptibles par l'intellect que par déduction (alors que nos capteurs vont le sentir).
Quid de la confiance donc?!
En allant examiner le plus petit de notre vie (en élargissant notre point de vue sur les petits détails de la confiance par exemple) et en percevant quelque chose de plus fin et plus grand, on retrouve une confiance juste (ni trop, ni trop peu). On passe d’une confiance en soi à une confiance en quelque chose qui nous constitue profondément. Percevoir cela est un processus de déploiement lent et minutieux et qui ne fait pas l’économie du doute. Mais cela aura l'avantage de nous mettre en contact avec une sérénité pérenne et inébranlable.
Par cet article, vous avez eu indirectement accès à ma façon de travailler. Nous prenons en compte l'existant et ses difficultés, tout en percevant que quelque chose de nouveau est déjà disponible- quelque chose de plus fin, plus lent, plus pérenne et qui nous constitue profondément.
[1] https://home.cern/fr/science/physics/dark-matter#:~:text=La%20mati%C3%A8re%20noire%20semble%20repr%C3%A9senter,du%20contenu%20de%20l'Univers.
[2] ibid
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